Au-dessus de la porte d’entrée du château inférieur, une plaque rappelle le souvenir d’Adalbert von Chamisso, qui rendit célèbre la légende des géants du Nideck.
Cette légende fut contée à la fille du célèbre auteur strasbourgeois Schweighaeuser. C’est ainsi qu’un jour de 1808, Charlotte Engelhart (1781-1864) apprit l’histoire de la bouche d’un forestier.
En 1814, Jacques Grimm, de passage à Strasbourg, entendit sans doute l’adaptation de Charlotte Engelhardt en alsacien, à la maison de Schweighaeuser. Quand, deux ans après, les frères Grimm éditent leurs légendes allemandes, celle du Nideck y figure. C’est alors que le poète Adalbert von Chamisso en fit la célèbre poésie qui allait rendre le Nideck célèbre dans tous les pays germaniques et dans le monde entier !
Burg Niedeck est bien connu en Alsace selon la légende,
la hauteur où se dressait autrefois le château des géants ;
lui-même est maintenant tombé en ruine, le site désolé et vide,
vous vous renseignez sur les géants, vous ne les trouvez plus.
Il était une fois la demoiselle géante qui sortit de ce château,
se laissa aller et joua devant la porte
et descendit la pente dans la vallée,
curieuse de savoir à quoi cela pouvait ressembler en bas.
En quelques pas rapides, elle traversa la forêt,
atteignit bientôt le pays du peuple vers Haslach,
et les villes et villages là-bas et les champs cultivés
semblaient un monde étrange à ses yeux.
En regardant à ses pieds,
elle remarque un fermier labourant son champ ;
la petite créature rampe si étrangement,
la charrue brille si vivement et clairement au soleil.
« Œuf! crie-t-elle, « Je ramènerai ça à la maison avec moi! »
Elle s’agenouille, étend rapidement son mouchoir
et balaie de ses mains tout ce qui s’amoncelle
dans le mouchoir qu’elle plie
et se précipite à grands pas joyeux, on sait comment sont les enfants,
monte au château et cherche vite le père :
« Cher père, cher père, un jouet merveilleux !
Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau sur nos hauteurs. »
Le vieil homme s’est assis à table et a bu le vin frais,
il l’a regardée confortablement, il a demandé à la petite fille:
« Qu’est-ce que tu apportes dans ton linge?
Vous sautez de joie; voyons ce que c’est. »
Elle étale le mouchoir et commence avec précaution
à positionner le fermier, la charrue et l’attelage ;
Comme tout sur la table, elle est disposée avec grâce,
alors elle tape dans ses mains et saute et applaudit bruyamment.
Le vieil homme devient très sérieux et secoue la tête et dit :
« Qu’as-tu fait ? Ceci n’est pas un jouet !
Où tu l’as eu, reprends-le,
le fermier n’est pas un jouet, qu’en penses-tu ?
Tu accompliras mon commandement immédiatement et sans murmure ;
car s’il n’y avait pas le fermier, vous n’auriez pas de pain ;
la tribu des géants pousse à partir de la marque du fermier,
le fermier n’est pas un jouet, Dieu soit contre nous. »
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