Des falaises de grès roses, situées au sommet du Mont Sainte-Odile à 753 mètres d’altitude, servent de piédestal à l’abbaye de Hohenbourg, merveille architecturale, haut-lieu spirituel et énergétique. Une situation privilégiée, sur un plateau rocheux au milieu des forêts, dominant la plaine d’Alsace.
Lieu de pèlerinage, on y trouve une chapelle romane, le cloître, la Chapelle des Anges, la Chapelle des Larmes et le tombeau de Sainte Odile. Un groupe de croyants se relaie jour et nuit depuis 1931 pour prier, c’est l’adoration perpétuelle. Le Pape Jean-Paul II lui-même y effectua un séjour en 1988.
À l’époque, Etichon, duc d’Alsace sous Dagobert II, attendait la naissance de son premier enfant, espérant un fils. À sa grande déception, il hérita d’une fille chétive et aveugle, dont il ordonna l’exécution. Sa femme Bereswinde réussit à l’en dissuader et confia l’enfant à une nourrice avant qu’elle rejoigne les Sœurs de Palm, en Bourgogne. À l’âge de 12 ans, l’enfant fut baptisée par le moine irlandais Ehrhard, évêque d’Ardagh. Ehrhard parcourant la Bavière a une vision dans laquelle Dieu lui ordonne de se rendre à Beaune afin de procéder à ce baptême. Ce qu’il fait quelques jours plus tard : au moment où l’huile sainte touche les yeux de l’enfant, celle-ci retrouve la vue. C’est à ce moment qu’elle reçoit le nom d’Odile, qui signifie « fille de la lumière ».
Quelques temps après, Odile désira rentrer auprès de ses parents. Hugues, son petit frère puîné, décide de la chercher, et ce malgré la défense formelle du père. Au retour d’Odile à Hohenbourg, Etichon frappa mortellement Hugues dans un accès de fureur. Saisi par le repentir, le père décida de tolérer Odile à Hohenbourg à condition qu’elle soit aussi modeste qu’une servante et qu’il ne la voit jamais. Peu de temps après, privé de sa descendance, le duc voulut imposer le mariage de sa fille avec un prince saxon. Mais cette dernière vouée totalement à Dieu le refusa et s’enfuit par-delà le Rhin. Le duc et le prétendant la poursuivirent, accompagnés de valets et de chevaliers. La jeune fille épuisée par sa course, s’effondra contre un rocher tandis que le bruit des sabots s’approchait. À cet instant, le rocher s’ouvrit lui offrant un endroit où se réfugier avant de se refermer sur elle. À son retour à Hohenbourg, le duc convaincu par le miracle du rocher, renonça à la fureur et donna à Odile son château, qu’elle transforma en monastère, nommé l’abbaye de Hohenbourg. Les bâtiments étant construits sur une montagne, beaucoup de fidèles, notamment les malades, eurent du mal à y accéder. Aussi Odile fit-elle construire pour eux un second établissement appelé Niedermünster, c’est-à-dire le « monastère d’en bas ». En s’y rendant depuis Hohenbourg, rencontrant un mendiant aveugle et assoiffé, elle frappa un rocher, dont sortit une eau bienfaisante qui, depuis, ne cesse de couler.
En contrebas du couvent, on retrouve les vestiges d’une ancienne muraille, appelée “Le mur païen”. Cette enceinte de 11 kilomètres vraisemblablement commencée à l’époque celtique puis restaurée et complétée vers le VII ème siècle est classée monument historique depuis 1840.
(Source partielle : alsace.catholique.fr)
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