Il est bien dommage de ne pas en savoir plus sur ce fameux pèlerinage, qui fut sans doute païen, puis catholique avant d’être converti au protestantisme sous la forme de grandes fêtes de Pentecôte à Belmont. Il faut malheureusement reconnaître que tout ce qui n’est pas mémoire protestante tend à tomber dans l’oubli.

La Perheux était, au Moyen Age et à la renaissance, le lieu des exécutions capitales. Les pèlerins qui venaient à la chapelle de Belmont jetaient des pièces d’argent pour racheter les âmes des condamnés. C’est peut être pour cela qu’on dit qu’il y a un trésor enfoui à la Perheux.
Par ailleurs, il faut se souvenir qu’au Moyen Age, un des modes d’exécution prisé des seigneurs consistait à enterrer le condamné jusqu’au cou et à le laisser ainsi. D’où sans doute la légende du “trésor qui crie”, qui a sans doute correspondu à une réalité. En effet, en passant par La Perheux, on devait parfois croiser ces têtes en train de hurler. Comme c’est là aussi que les pieux pèlerins, qui étaient nombreux, jetaient des pièces pour le rachat des âmes, on peut imaginer, en théorie, cette scène dantesque : de pauvres hères, poussés par la faim, osant ramasser les pièces parmi les têtes hurlantes.

Dans un registre mineur, dans des périodes plus paisibles, il devait être relativement courant de trouver une piécette par terre en passant par La Perheux. Il devait être tentant de la ramasser, car les gens étaient très pauvres, et les exécutions capitales pouvaient à certaines époque apparaître comme de l’histoire ancienne.

Source : Monique François 2003 
( Extraits de Vérités et légendes du vieux Ban de la Roche dans Histoire-genealogie.com)

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