
Les vallées de montagne constituant la vallée de la Bruche, très fréquentées par les touristes, sont à la fois alsaciennes et vosgiennes. On y parle welsch, langue gallo-romaine, et le dialecte germanique, l’alsacien, variante de l’alémanique.
Une frontière linguistique fut longtemps entre Lutzelhouse et Wisches, le dialecte welsch prédominant en aval (où il côtoyait cependant l’alsacien en certains endroits). Dans la vallée principale et dans les vallées afférentes, des pratiques religieuses, catholiques, protestants calvinistes ou luthériens, anabaptistes renforçaient les communautarismes locaux, favorisés par le cloisonnement géographique et les difficultés de communication.
L’implantation actuelle des localités reflète, pour une grande part, une organisation qui se dessina au XIXe siècle. Alors que se développaient les cités arrosées par la Bruche, comme Schirmeck, La Broque, Rothau, Saâles, les villages aux nombreux écarts des vallées secondaires se transformaient avec la multiplication de petites fabriques fonctionnant grâce à la force motrice des affluents : Natzwiller, Bourg-Bruche, Waldersbach. Les scieries, modernisées avec l’apparition des machines à vapeur, vers 1850, et les exploitations de carrières contribuèrent au développement d’une population d’ouvriers-paysans qui se perpétua jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. De nos jours, l’activité textile a disparu et il ne reste que deux carrières en exploitation, à Champenay et à Hersbach.
Les localités du sud de Saâles dépendaient de la seigneurie du val de Villé. Autrefois, un cheminement carrossable héritier de la voie des Saulniers reliait Saâles à Villé, par le col de Steige. Les localités de la rive gauche de la Bruche, de Plaine à La Broque et Grandfontaine ont appartenu au comté de Salm, puis principauté de Salm-Salm. Plusieurs localités de la rive droite ont appartenu à la seigneurie du Ban de la Roche. Au nord, les possessions sont plus contrastées.
Le Ban de la Roche, rendu célèbre par le pasteur pédagogue Oberlin est un exemple des anciens microcosmes de la Haute-Bruche, jadis rudes et fermés. D’ailleurs, avant la Révolution, ce territoire ne possédait pas de desserte. .
La guerre de 1870, qui entraîna l’annexion des cantons de Schirmeck et de Saâles à l’Empire allemand, jusqu’en 1918, puis la Grande Guerre, sanglante et dévastatrice ont durement marqué la vallée de la Bruche. C’est évoqué au Mémorial de l’Alsace-Moselle de Schirmeck. Au Struthof, alors que la région était à nouveau annexée, les Nazis ont établi en 1941 le camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Ils ont également établi à Schirmeck un camp dit de transit, le camp de Vorbruck-Schirmeck.
La juxtaposition des anciens fiefs forme aujourd’hui la communauté de communes de la Vallée de la Bruche rassemblant 26 communes.
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