Loin de la ville et pourtant proche dans les profondeurs de la forêt, les sentiers des géants sont nés d’une aventure artistique à ciel ouvert à l’initiative de Sylvain Chartier et de l’Association Les Géants du Nideck à Oberhaslach. Deux symposiums de sculpture ont vu naître 17 œuvres monumentales sous les titres de In situ et la Roche Solaire.
Si les œuvres n’ont pas été réalisées sur leurs sites d’implantation, elles ont été nourries de l’imaginaire de la nature, des noms des lieux-dits et faites de la matière des lieux. Elles leurs ont été rendues définitivement après avoir été extraites de la carrière originelle, transformées ou peut-être bien révélées par le processus de création. Ces sculptures sont comme des jalons de sentiers, des révélateurs de paysage, des amplificateurs de sensations…
C’est dire la diversité des expériences proposées aux promeneurs au détour d’un chemin ! Il n’est point besoin d’être très averti pour éprouver une émotion, laisser libre cours à ses pensées et rêver leur devenir, lorsque la mousse et les herbes les auront colonisées et qu’elles feront entièrement corps avec mère nature…
Les Sentiers des Géants, qui ont succédé aux premières éditions situées entre Oberhaslach et Wangenbourg, se déclinent en cinq boucles de promenades combinables, de 6 à 8 km et 300 m de dénivelé positif au maximum. Elles mènent à la rencontre de 3 à 5 œuvres par circuit à partir de deux communes de départ : Lutzelhouse/Urmatt et Wisches.
Les œuvres qui s’égrènent le long des chemins de promenade ont été réalisées par autant d’artistes sculpteurs venus du monde entier pour travailler grès et granites dans un atelier à ciel ouvert. Ces œuvres monumentales créées en trois semaines à partir de blocs de pierre brute constituent de véritables performances artistiques. Pour beaucoup, elles sont réalisées dans une pierre locale, le granite de Senones et surtout le grès de Champenay. Somptueuse et noble matière naturelle issue des proches Vosges, ce grès façonné par le vent est d’une dureté exceptionnelle à telle enseigne qu’il peut même être poli.

In Situ 2 en forêt d’Urmatt :

4- Marcel Duchamp par Sylvain Chartier (France)

Campées tel un manifeste, six plaques de pierre dressées, révèlent un prénom «M.A.R.C.E.L.». Après Hans Arp, voici Marcel Duchamp ! Sylvain Chartier incarne l’anartiste d’une façon distanciée qui n’aurait sans doute pas déplu à l’intéressé.

5- Le charme des moraines par Philippe Ongena (Belgique)

Ici point de socle, pas non plus d’aspérité, pas plus que de bloc monolithique, mais plusieurs éléments arrondis et disséminés réunis en trompe-l’œil et qui font ainsi œuvre

6- Menhir par Lambert Rocour (Belgique)

Un bloc de granite tel un menhir se dresse posé sur une dalle plate. Un travail de fine nervuration sensibilise la pierre et la fait vibrer finement.

 

Catégories : Culture

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